L’histoire débute en 1953. Le barrage de Salanfe est achevé, mis en service, et la concession des eaux, détenues par les communes de Salvan, Vernayaz, Evionnaz, Monthey, Troistorrents, Val-d’Illiez et Champéry, est accordée à Salanfe SA pour 80 ans. En 2016, les négociations de renouvellement débutent. Or, la récente loi valaisanne sur les forces hydrauliques stipule qu’au moins 60% de la production doit revenir en mains valaisannes.
Partenaire des communes concédantes
«Dans ce contexte, nous avons accompagné les communes dans leurs réflexions», précise Paul-Alain Clivaz, responsable du département Transition et services énergétiques.» Au bout du chemin, Alpiq conservera 40% du capital-actions de Salanfe SA, le Canton 30%, et les communes 30%. «Aucune municipalité ne souhaitait cependant endosser un rôle d’acteur du marché énergétique, qui comporte des risques et impose des investissements.» Pour cette raison, Salvan, Vernayaz et Evionnaz ont décidé de céder à Genedis leurs 21,9% pour 21,9 millions de francs. Si la part correspondante d’électricité ne reviendra à la société qu’au 1er janvier 2033, deux premiers versements de 4,5 millions sont déjà agendés pour 2023 et 2028. «Le solde sera réparti sur les 80 années de la concession via un partage du bénéfice annuel, appelé "rente de ressources".»
Renforcer notre indépendance vis-à-vis du marché
En attendant 2033, Genedis continuera d’investir et de s’investir dans des projets photovoltaïques, éoliens, thermiques, de petite hydraulique et de chauffage à distance. «Il y a dix ans, nous n’avions presque pas de production propre. Avec Salanfe et les 22 millions de kWh qui nous reviendront, nous contrôlerons plus du quart de l’énergie que nous distribuons. Nous allons poursuivre dans cette voie afin de renforcer notre indépendance vis-à-vis du marché et sécuriser ainsi l’approvisionnement en électricité verte et indigène de nos clients.»