La Suisse est l’un des premiers pays du monde, après la Corée du Sud, à s’être lancés dans la 5G. Cette nouvelle technologie, évolution des réseaux mobiles 4G existants, permettra aux utilisateurs de bénéficier de débits de communication mobile de plusieurs gigabits de données par seconde. On parle d’une multiplication par 100 des capacités de transmission par rapport à la 4G !
Ces performances nécessitent évidemment un déploiement complet du réseau, ce qui est encore loin d’être le cas. En Valais par exemple, il n’y a guère que le Chablais et quelques stations de montagne à être couvertes pour l’heure (Les Portes du Soleil, Montana, Verbier, etc.), la mise en œuvre se faisant beaucoup plus lentement en plaine.
15 000 antennes à installer
On estime à 15 000 le nombre de nouvelles antennes à installer à travers le pays afin d’obtenir une couverture idéale. Or, le nombre d’antennes de téléphonie mobile dépend notamment des valeurs limites d’installation de l’Ordonnance sur la protection contre le rayonnement non ionisant (ORNI), qui règle la puissance d’émission maximale par site d’antenne. En Suisse, par mesure de précaution, ces valeurs sont dix fois inférieures à celles des pays voisins.
Pas de compétition, mais une complémentarité
La 5G s’avère particulièrement intéressante pour les objets connectés (drone, voiture, etc.), dont elle permet le pilotage en temps réel. Elle donne aussi la possibilité de prioriser les différents trafics, en garantissant par exemple le passage d’information vers un objet en mouvement.
Cette nouvelle génération ne signifie pas pour autant la fin du réseau câblé ou fibré. Au contraire même, puisque les réseaux fixes resteront indispensables pour le transport d’évacuation du volume croissant du trafic mobile. Les antennes 5G doivent être connectées avec l’infrastructure de réseau fixe. Par ailleurs, à l’intérieur des bâtiments, logements ou bureaux, rien ne vaut l’internet fixe. La raison ? Tout simplement les murs et les parois, qui font obstacle au réseau de téléphonie mobile et peuvent entraîner des baisses de performance. En déplacement et à l’extérieur, la 5G devrait en revanche ouvrir de nouvelles perspectives.
Ce sont donc des relations de complémentarité, et non de compétition, qu’entretiennent le réseau câblé-fibré et la 5e génération de téléphonie mobile. Distributeurs et opérateurs sont appelés à développer des collaborations comme celle qui existe aujourd’hui dans le cadre du « WiFi calling », qui voit les premiers « permettre » aux seconds d’utiliser une partie du WiFi pour laisser passer l’information à destination de leurs clients.
3 questions à... Joël Duc, Responsable du département Télécom
Quel est l’intérêt de la norme de téléphonie 5G ?
Elle s’avère utile surtout pour l’internet des objets et pour l’avènement d’applications de réalité augmentée. Grâce à la 5G, certains équipements resteront atteignables en tout temps et pourront être pilotés en temps réel, d’autant que les délais de transmission seront beaucoup plus courts qu’actuellement. Mais l’utilisateur d’Internet, lui, ne verra pas de grande différence par rapport à la situation actuelle.
La 5G va-t-elle remplacer le réseau fixe ?
Non, il existera une complémentarité entre les deux, car l’un est performant là où l’autre l’est moins. La 5G offrira aux applications mobiles en déplacement un très haut niveau de performance. Mais pour les applications internet à l’intérieur des bâtiments, un raccordement à un réseau câblé performant restera la meilleure option. Chez SEIC-Télédis, nous continuons d’ailleurs à déployer notre réseau de fibre optique, tant en plaine qu’en montagne, de telle sorte que tous nos clients bénéficient de la même qualité que les habitants des grandes villes.
Qu’en est-il des ondes émises par la 5G et de leur impact sur la santé humaine ?
Les ondes sont très similaires à celles déjà émises par la 4G, à cette différence qu’avec la 5G, on atteindra partout la puissance maximale autorisée. A ce jour, il n’y a aucun effet connu sur la santé.